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Ca roule à l'USJ HB

Publié le 07 septembre 2019 par

Ca roule à l'USJ HB

Ça roule à Joué-lès Tours

Moment de convivialité au club de Hand’ Ensemble de Joué-lès-Tours avant le lancement de la finale du tournoi pour le Téléthon.

Photo : Clélie Louiset/EPJT


Avec plus de 1200 licenciés, le Hand’ Ensemble, pratique du sport proposée aux personnes en situation de handicap, se développe depuis 2010 en France. Unique club en Indre-et-Loire, la section de Joué-lès-Tours est reconnue pour sa convivialité.

 

Les bruits de pas ne crissent pas sur le revêtement du gymnase, les rebonds de la balle sont rares. Pourtant, deux matchs de handball sont en train de se jouer. Seuls le bruit des roues et les encouragements se font entendre. Comme chaque année depuis cinq ans, le club de Hand’ Ensemble de Joué-lès-Tours, Indre-et-Loire, organise un tournoi de hand’ fauteuil à l’occasion du Téléthon. Le principe de cette discipline est de « permettre aux valides et aux non-valides de jouer ensemble au handball en fauteuil peu importe leur âge et leur sexe » explique Ludovic Maes, le responsable de la section Hand’ Fauteuil. Cette année, 8 équipes de 4 joueurs s’opposent pour la bonne cause. Deux matchs de poule de dix minutes se déroulent en simultané sur le terrain coupé en deux. Sur le planning des matchs, divers noms des plus originaux sont inscrits tels que « Les Kings » et les « Vas-y molo ». Les licenciés du club se mêlent à d’autres joueurs initiés à la discipline. Logan Verecque a été convié par son collègue Romaric Herlin, membre du club. Ancien footballeur, il ne peut plus faire de sport à cause de problèmes d’articulations aux genoux. « Participer au tournoi me permet de pratiquer un sport sans prendre de risques, explique-t-il. Je pense revenir de temps en temps car c’est une discipline ludique et les membres du club sont très accueillants. » Avant de jouer la première demi-finale, Karine Pichon, licenciée valide déguisée en Supergirl, traverse le terrain de long en large en courant pour encourager les joueurs des deux équipes avant de retrouver son fauteuil. « Mon mari et moi venons depuis le premier tournoi, pour le Téléthon. L’ambiance est décontractée et sympathique », affirme Annie, spectatrice installée en haut des gradins. Le hand’ fauteuil fait partie du Hand’ Ensemble qui compte aussi le hand’ adapté pour les athlètes ayant un handicap mental. Au total, plus de 1200 licenciés sont recensés par la Fédération Française de Handball. La Fédération attribue la même licence aux valides et aux non-valides, il n’est donc pas possible de les différencier à travers les chiffres.

 

Enjeu de matchs

La semaine suivante, le club affronte « Les comètes de la Jaudonnière », dans le cadre du championnat Val de Loire, seul championnat reconnu par la fédération. La tension est palpable. Au bord du terrain, l’entraîneur Ludovic Maes rappelle aux joueurs de Joué-lès-Tours qu’ils doivent communiquer entre eux. Quelques secondes avant la fin de la première mi-temps, deux fauteuils s’entrechoquent et un joueur tombe en arrière. Il est indemne, les autres joueurs sur le terrain l’aident à se remettre en piste. « En temps que valide, on émet plus de réserves quant aux contacts. Les non-valides rentrent plus facilement dans le tas, ils ont moins peur de faire mal que nous », précise Virginie Gallet, licenciée du club.

 

Avant chaque match de championnat, les joueurs se saluent officiellement.

Photo : Clélie Louiset/EPJT


 

 

Entraînements initiatiques

Chaque jeudi, les licenciés s’entraînent pendant une heure et demie. Par paire, ils échangent la balle tout en alternant rebonds et poussées. Les règles du handball s’adaptent à la pratique en fauteuil. Au lieu de trois pas balle en main, ici les joueurs ont le droit à trois poussées de roues. Au total, le club compte 14 licenciés dont 4 reconnus comme ayant un handicap selon la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Puis l’entraînement continu avec des tirs aux buts. Les 8 joueurs présents ce soir-là sont divisés en deux groupes. Ils traversent le terrain en faisant un huit, attrapent une balle et tirent dans la cage. D’un côté, une bâche est installée avec trois trous référant à un nombre de points. De l’autre, un mannequin gonflable a été installé au centre du but. Depuis trois ans, le club invite les étudiants de l’école d’ergothérapie de Tours à participer à un entraînement, une ou deux fois pendant la saison. Cette année, 13 d’entre eux sont venus s’essayer à cette discipline. Une fois les fauteuils sur le terrain, Pierre Joli, ergothérapeute en formation, s’installe sur l’un d’eux. Il commence par tourner les roues pour avancer en ligne droite puis les pivote. « La prise en main est assez facile. Le plus compliqué va être de comprendre les règles et de s’obliger à rester assis », reconnait-il. La plus difficile à assimiler pour eux est la règle des trois poussées. « Cette première pratique nous permet de nous rendre compte du handicap et des sensations que peuvent avoir des personnes en fauteuil. Grâce à cette sensibilisation, nous pourrons plus facilement trouver les mots justes pour nous adresser à nos futurs patients », affirme Anthony Blondel, étudiant, ravi d’être présent.

Les personnes qui essayent cette variante du handball en apprécient la pratique, en particulier dans ce club décrit comme familial par ses licenciés. La section a été créée en 2010 afin que valides et handicapés puissent passer de bons moments ensemble, Romaric Herlin était venu faire un essai avec sa compagne il y a 4 ans et depuis il continue. « L’ambiance du club et le fait d’être en fauteuil m’ont plu dès le départ. Nous avons une autre pratique de la discuplie très enrichissante», précise-t-il. Virginie Gallet confirme: « Le club est une vraie famille. On ne vient pas aux entraînements à reculons comme dans d’autres sports. Et au final, c’est presque les valides qui sont les plus handicapés dans la pratique. »

 

Clélie Louiset.

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